La manifestation pour défendre la vape aura lieu demain à Paris, alors que l’avenir du vapotage se trouve au cœur des débats législatifs. La Fivape appelle vapoteurs, commerçants et professionnels à se mobiliser pour protéger la vape et alerter sur les conséquences de l’article 23 du projet de loi de finances (PLF). Cette mobilisation vise à préserver un outil central de réduction des risques pour des millions d’utilisateurs.
Près de 1 500 participants sont attendus à 12 heures devant les Invalides, avant de partir en direction de Bercy. Des acteurs venus de toute la France feront le déplacement pour dénoncer une réforme qui, selon eux, menace directement le marché du vapotage et l’accès des fumeurs à une alternative moins nocive.
En parallèle, les 3 500 boutiques spécialisées participeront elles aussi à la mobilisation. Elles se pareront de noir et informeront leurs clients tout au long de la journée. Leur objectif est clair : rappeler l’importance d’un cadre réglementaire cohérent qui protège l’accès au vapotage sans déstabiliser la filière.
À l’issue de la manifestation, la Fivape remettra au ministère de la Santé plusieurs documents, dont :
la liste des 220 000 signataires de la pétition « Ne tuez pas la vape » ;
des études démontrant l’efficacité du vapotage dans le sevrage tabagique ;
des propositions destinées à encadrer durablement le marché.
Manifestation pour défendre la vape : un article 23 très contesté
L’article 23 du PLF prévoit d’aligner la fiscalité du vapotage sur celle du tabac, de restreindre les circuits de distribution et de renforcer les sanctions. Présentée comme une harmonisation technique, cette mesure aurait pourtant des effets majeurs sur la filière.
Selon les professionnels, cette assimilation ignore le rôle essentiel du vapotage dans la réduction des risques liés au tabagisme. La plupart des entreprises du secteur ont été créées par d’anciens fumeurs convaincus de l’utilité du vapotage pour sortir de la cigarette. Ainsi, une réglementation qui rapproche la vape du tabac pourrait réduire l’accès à un outil moins nocif.
De nombreuses études indiquent que le vapotage est environ 95 % moins nocif que la cigarette. En France, le tabac reste responsable de 75 000 décès par an. Dans ce contexte, la distinction entre vapotage et tabac demeure essentielle pour les acteurs de santé publique comme pour les professionnels de la vape.
L’article 23 crée une confusion dangereuse. Il assimile fiscalement un outil de réduction des risques au produit responsable d’une mortalité élevée. Cette vision pourrait freiner les efforts de lutte contre le tabagisme et réduire l’accès à une solution déjà adoptée par près de 4 millions d’utilisateurs.
Une filière économique fragilisée
La filière de la vape en France représente un secteur structuré, ancré dans les territoires et majoritairement « made in France ». Elle compte environ 20 000 emplois directs, essentiellement dans des PME et des commerces de proximité.
L’application de l’article 23 pourrait provoquer la fermeture de nombreuses boutiques spécialisées. Cette évolution fragiliserait aussi les entreprises impliquées dans la fabrication et la distribution. Au-delà de la question sanitaire, le texte menace donc un écosystème économique complet.
Malgré sa taille encore récente, la filière s’est imposée comme un acteur majeur de la transition hors tabac. Elle propose des produits encadrés, conformes aux réglementations européennes, et offre aux fumeurs une alternative crédible. La réforme fiscale envisagée risquerait de briser cette dynamique.
Une mobilisation soutenue par la société civile et des élus
La société civile s’est fortement mobilisée. La pétition « Ne tuez pas la vape » a dépassé les 220 000 signatures, ce qui témoigne d’une inquiétude croissante face à l’article 23. Les vapoteurs craignent une hausse des prix, une réduction de l’offre et une perte d’accessibilité.
De nombreux élus, issus de sensibilités politiques diverses, critiquent également l’article. Ils jugent que le texte ne répond pas aux objectifs de santé publique et qu’il risque de décourager les fumeurs qui souhaitent passer au vapotage.
Même si l’article 23 a été supprimé une première fois à l’Assemblée nationale puis profondément modifié au Sénat mais pas supprimé, le Gouvernement reste déterminé à maintenir sa position. Pour l’instant, aucune véritable concertation n’a été engagée avec les professionnels.
Dans ce contexte, la manifestation pour défendre la vape prend une dimension décisive. En se rassemblant demain aux Invalides puis à Bercy, les acteurs du secteur souhaitent faire entendre leur voix et appeler à un dialogue constructif pour un cadre législatif plus juste et mieux adapté au vapotage.
